Le plaidoyer de Sergio Lopez pour le monde du vivant
Le jour viendra où les personnes comme moi regarderont le meurtre des animaux comme ils regardent aujourd’hui le meurtre des êtres humains.
Faut-il donc attendre cinq cents ans pour donner raison à Léonard de Vinci et faire en sorte que l’homme daigne enfin reconnaître les actes de braconnage comme des actes de barbarie ?
Faut-il donc attendre cinq cents ans pour qu’au-delà de cette prise de conscience, l’homme se décide enfin à prendre les décisions qui s’imposent en termes de protection de la vie sauvage ?
Que celui qui n’a jamais assisté au calvaire d’une éléphante dépecée vivante par ses bourreaux afin de lui extraire ses défenses ou à la longue agonie d’un rhinocéros gisant dans une flaque de sang, sentant les vautours se rapprocher inexorablement dans l’attente de son trépas, imagine cet excès de douleur que peuvent éprouver ces animaux, et combien l’humain peut être cruel envers la Nature qui lui a tout donné.
Toute cette souffrance, cette violence pour quelques kilos d’ivoire qui orneront de poussiéreux bureaux de riches désœuvrés, ou pour finir en poudre dans ce profond mensonge d’une pratique qui se prétend médecine !
L’homme est devenu fou. Et sa folie meurtrière sans limite l’entraîne dans une inexorable fuite en avant destructrice. Le meurtre des grands animaux, qu’ils s’agissent des dauphins au Japon, des tigres du Bengale ou des éléphants et des rhinocéros d’Afrique, est un pas supplémentaire dans son mépris de l’authentique, du vivant, au profit de son idole, l’argent.
Pour lui, cette nature sauvage, les forêts, les océans, l’air ne sont pas des paramètres pertinents de son équation financière, donc quantité négligeable.
Je ne sais pas quand l’humanité comprendra enfin qu’il est temps de mettre un terme à toute cette aliénation, en protégeant le monde du vivant contre la démence des hommes.
Ce que je sais, c’est qu’il est temps d’agir ! C’est le moment d’aller sur le terrain à la rencontre de celles et ceux qui se battent au quotidien pour faire en sorte que les derniers représentants des espèces sauvages survivent encore quelque temps.
Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire.
Einstein nous renvoie par ses paroles à nos responsabilités. Pouvons-nous accepter que nos descendants nous reprochent un jour que nous savions ce qui se passait et que n’avions rien fait ? Nous sommes tous informés des massacres des populations de rhinocéros, d’éléphants et de fauves. Si nous ne faisons rien, nous ne sommes pas complices de ces assassins mais acteurs nous-mêmes de cet écocide, ce crime abject visant à l’abattage systématique de ces magnifiques créatures de la Nature au nom du profit.
Quand Gandhi disait que l’on peut juger la grandeur d’une nation par la façon dont les animaux y sont traités, que dire de celle de nos pays, de l’attitude de nos gouvernants ?
Tout est encore possible pour protéger et sauver la faune sauvage en danger. Il faut y croire et s’y investir farouchement. L’heure n’est plus aux discussions et aux réflexions stériles. L’heure de l’action a sonné. Comme Nelson Mandela, dans sa cellule de Robben Island, certain d’être un jour capable de maîtriser son destin et celui de tout un peuple, soyons sûrs que demain, par notre action commune, nous pourrons changer le monde au plus grand bénéfice de la biodiversité !
Sergio Lopez