Chasse et braconnage des éléphants

 

Si les éléphants sont aujourd'hui victimes d'un braconnage de masse, la chasse à l'éléphant existe depuis bien longtemps. De même que le mammouth au paléolithique, l’éléphant a été chassé pendant des millénaires pour la quantité de viande qu’il représentait. Même les chasseurs cueilleurs n’hésitaient pas à en prélever. Sa force légendaire et son intelligence ont attiré des civilisations plus récentes (égyptiennes, perses, …) pour en faire des animaux de trait ou de guerre. Des éléphants de cirque ont même été utilisés pendant la guerre de 14-18 pour débarder certaines forêts en France.

 

Les éléphants d'abord décimés par la chasse sportive

 

C’est surtout l’ivoire de ses défenses qui est à l'origine de la convoitise des hommes. La chasse à l’éléphant a, depuis ces derniers siècles, contribué dans un premier temps au déclin des populations. Même si un éléphant abattu représente une quantité de viande non négligeable pour les populations locales, ce sont surtout deux éléments qui ont largement attiré pendant près de deux siècles les chasseurs sportifs :

1- le symbole de puissance que caractérise l’animal. Le trophée d’un éléphant est dans l’esprit des chasseurs le summum de l’acte de chasse ;

2- l’ivoire tant convoité issu des défenses de l’animal.

 

Chasse sportive début XXème siècle
Theodore Roosevelt posant à côté d'un éléphant abattu lors d'une chasse en Afrique au début du XXème siècle.

 

La Côte d’ivoire a été appelée ainsi par les premiers explorateurs portugais (Costa do marfim) grâce aux « centaines de milliers de pointes qui luisaient à l’horizon lors du passage des pachydermes ». On dénombrait encore au début du XXème siècle plusieurs centaines de milliers d’éléphants. De nos jours, ce fabuleux pays compte au maximum un millier de pachydermes.

Malheureusement ce constat navrant peut être étendu à de nombreuses régions d’Afrique, essentiellement en Afrique centrale et de l’est. Le Selous, un des plus grands parcs nationaux de Tanzanie, a perdu en un siècle plus de 80% de sa population d’éléphants.

 

Les braconniers, nouvelle menace pour l'éléphant

 

Aujourd'hui, l'éléphant a beau figurer sur la liste des espèces protégées, la chasse sportive existe encore et l'on peut voir régulièrement sur les réseaux sociaux les chasseurs posant fièrement à côté de leur trophée. Mais le braconnage illégale représente la plus grande menace et fait dangereusement chuter les populations dans la plupart des pays d'Afrique.

 

1 éléphant est abattu toutes les 15 minutes

 

Les braconniers tuent souvent plusieurs éléphants d'un coup

 

La Namibie et le Zimbabwe demandent maintenant à être autorisés à vendre des stocks de défenses d'ivoire prélevés sur des éléphants décédés de mort naturelle, afin de financer des projets de protection lancés par des communautés locales. Une proposition soutenue par l'Afrique du Sud. Mais une coalition de 29 pays africains réclame au contraire d'interdire de nouveau totalement le commerce de l'ivoire dans le pays. Ces pays ont bien compris que ceux qui demandent à la CITES de libéraliser le commerce de l’ivoire le font pour des raisons financières, et qui n’iront certainement pas dans la protection de la faune !

 

L’hypothèse inquiétante mais pourtant probable, est la disparition pure et simple des éléphants d’ici 2050 si des efforts importants ne sont mis en place pour les protéger d'ici là.

 

Leur population en Afrique est estimée à environ un peu plus de 400 000 individus aujourd’hui. Seulement, compte tenu du rythme auquel ces pachydermes sont abattus pour leurs défenses tant prisées, il risque de ne plus en exister en Afrique si cette tendance se maintenait.

En 10 ans seulement, près de 200 000 individus ont été abattus en Afrique. Cette situation est la résultante d’un braconnage intensif, de la vente illégale de l’ivoire et du morcèlement de l’habitat de l’animal. Si l’éléphant disparaît, les forêts s’appauvriront et l’humanité en souffrira.

Pour en savoir plus sur l'utilisation de l'ivoire d'éléphant

 

Ivoire, un symbole de puissance