Le Dr Alberto Valenciano, chercheur de l’Université du Cap (UCT), est l’auteur principal d’une recherche qui a permis de découvrir l’origine de l’un des groupes les plus emblématiques des mammifères carnivores africains : les chacals.
La recherche a été récemment publiée dans le Zoological Journal of the Linnean Society. Elle décrit une espèce de canidé (famille actuelle qui comprend les renards, les loups et les chacals) baptisée « Eucyon khoikhoi » en l’honneur du peuple Khoikhoi qui vivait dans la région du Cap occidental, où a eu lieu cette découverte.
L’espèce fournit des informations essentielles sur l’origine de cette famille de canidés originaire d’Amérique du Nord, il y a plus de 35 millions d’années.
Comme le déclare le docteur Valenciano :
« Eucyon khoikhoi marque un moment critique dans l’évolution des chacals africains, il y a 7 millions d’années. Ils ont commencé à se développer en dehors de l’Amérique du Nord, devenant plus diversifiés suivant les régions, pour aboutir aux chacals africains actuels. »
Quatre espèces vivent actuellement sur le continent africain :
– le chacal à flancs rayés (Canis adustus), rayonnant sur les pays d’Afrique de l’Ouest et du centre ;
– le chacal à dos noir dit à chabraque (Canis mesomelas), vivant plutôt en Afrique australe ;
– le loup doré africain (Canis lupaster), présent essentiellement en Afrique du Nord ;
– le loup d’Abyssinie (Canis simensis), que l’on retrouve sur les hauts plateaux éthiopiens.
Les traits morphologiques de cette espèce nouvellement découverte mais aujourd’hui disparue suggèrent une relation directe avec le chacal à flancs rayés et confirment la présence de ce groupe il y a plus de 5 millions d’années.
La recherche a été rendue possible grâce à des fossiles provenant de la localité de Langebaanweg, sur la côte ouest de l’Afrique du Sud, datant du Pliocène inférieur (époque au cours de laquelle le détroit de Gibraltar s’ouvre à nouveau pour permettre à l’océan atlantique de se déverser dans la Méditerranée).
Il est intéressant de souligner qu’un co-auteur de l’étude, le professeur Jorge Morales, du Musée national des sciences naturelles d’Espagne, rapproche cette récente découverte du plus ancien canidé découvert dans la péninsule ibérique, Canis cipio, il y a 7,5 millions d’années.
Ces fossiles comprennent un crâne presque complet et bien conservé, plusieurs mâchoires, des dents de lait, des parties du cou, des membres antérieurs et postérieurs. Ils représentent le plus grand échantillon de canidés en Afrique à ce jour, depuis son arrivée sur ce continent il y a 7 millions d’années jusqu’à il y a 2,58 millions d’années (début du Pléistocène).