Kester Vickery, une activiste de l’environnement, se réjouit d’avoir fait partie du groupe qui a supervisé la translocation de 30 rhinocéros blancs d’Afrique du Sud vers le parc national de l’Akagera au Rwanda. Il s’agirait du plus grand transfert de rhinos jamais entrepris, un voyage d’une distance totale de plus de 3 400 kilomètres.
Quelques-uns des 30 rhinocéros blancs nouvellement débarqués ont été relâchés dans le parc national de l’Akagera le 29 novembre.
Depuis la réserve privée sud-africaine & Beyond Phinda, les animaux ont été chargés et conduits à l’aéroport de Durban, où ils ont pu embarquer pour Kigali. Ils ont atterri à l’aéroport international, avant d’être transportés au parc national de l’Akagera, dans la province orientale, parc géré par l’organisation African Parks.
La translocation intervient à un moment où le Rwanda se positionne comme une destination de choix pour les safaris des Big Five. Elle intervient également au moment où l’industrie touristique du pays, comme le reste du monde, tente de se remettre de la pandémie de Covid-19. Grâce à cette opération de grande ampleur, le parc national de l’Akagera abrite désormais les Big Five – lions, buffles, éléphants, rhinocéros et léopards.
« C’est encore un autre effort incroyable qui va propulser notre rétablissement des impacts du Covid-19 », a déclaré Ladislas Ndahiriwe, directeur du parc de l’Akagera, au New Times. Le responsable a révélé que la pandémie n’a laissé que 50 % des activités du parc opérationnelles, annulant les gains touristiques réalisés en 2019.
« L’arrivée des rhinocéros blancs est une fierté pour nous et pour le Rwanda. Nous avons créé un havre de paix qui peut protéger cette espèce pour l’avenir. »
Ariella Kageruka, Chief Tourism Officer au Rwanda Development Board, s’est félicitée de ce voyage sans encombre de 40 heures, soulignant qu’il n’aurait pas été possible sans l’aide d’experts, et de parties prenantes, notamment la Fondation Howard G Buffett :
« Le Rwanda a récemment entrepris une démarche de conservation réussie. Et nous sommes sur la bonne voie. Dans le sens où notre conservation est un secteur productif au Rwanda, elle permet le développement de l’industrie du tourisme, florissante avant la pandémie de Covid-19, mais aussi celui de l’emploi. Cette opération diversifie également notre offre touristique, car nous offrons un paysage où les animaux prospèrent, et bien sûr les visiteurs trouveront attrayant et agréable de voir ces animaux dans des habitats sauvages. »
« Il est absolument vital de répartir les rhinocéros blancs sur tout le continent, là où ils disposent d’habitats sûrs, et pas nécessairement uniquement là où ils se trouvaient auparavant », a déclaré aux médias Jes Gruner, directeur régional d’African Parks.
Il s’agit d’un sacré effort de conservation !!!
Soyons clair et surtout pas dupe. Il ne s’agit nullement d’une question de conservation ou de protection des rhinocéros blancs. L’Afrique du Sud a fait reculer depuis ces dernières années le taux de braconnage des rhinocéros en axant sa priorité sur la lutte anti-braconnage.
Surtout ne tombons pas dans le panneau. Il s’agit tout bonnement d’une sacrée opération de marketing et surtout de mise en avant du marché du tourisme de vision au Rwanda : dans la logique de celle mise en œuvre par le président Kagamé pour développer le business du gorille des montagnes dans le nord du pays, qui s’adresse rappelons-le, à une élite touristique.
Il fallait que le Rwanda donne la possibilité aux visiteurs fortunés de voir le « big five » mythique. Et sans rhino, c’était compliqué !
Désormais grâce à African Parks, l’organisation dont le crédo est « le fric sur le dos des animaux », grâce aux dons généreux de la fondation Howard Buffet et à la bénédiction des gouvernements sud-africain et rwandais, c’est chose faite.
C’est incroyable tout ce que l’on peut réaliser pour gagner encore plus d’argent en faisant croire au monde que c’est uniquement pour le bonheur des animaux !
Le Rwanda a besoin de devises, African Parks veut rentabiliser son parc en mettant en avant le big five (comme au Kenya ou en Afrique du Sud), il suffisait d’importer des rhinos.
Si demain un parc chinois se décidait à présenter des rhinocéros blancs africains à son public, le prétexte serait tout trouvé. Il conviendrait alors de modifier très légèrement la fameuse phrase du directeur d’African Parks, énoncée plus haut, qui soi-dit en passant est une aberration :
« Il est absolument vital de répartir les rhinocéros blancs sur tous les continents, là où ils disposent d’habitats sûrs, et pas nécessairement uniquement là où ils se trouvaient auparavant ».
Décidément, la conservation-business a de très beaux jours devant elle !