Cet article est le premier volet d’une enquête concernant notre attitude passive par rapport à la maltraitance des animaux un peu partout dans le monde.
Le mois de janvier est une période propice au départ des touristes européens vers les contrées du sud-est asiatique. La Thaïlande, l’Inde proposent de nombreuses attractions, en particulier celles qui concernent les animaux : fermes de reptiles, parcs à singes, promenades à dos d’éléphants.
Quand on est intéressé par poser son fessier sur le dos d’un éléphant pour parcourir quelques kilomètres dans la jungle, on ne se pose logiquement aucune question quant aux mécanismes qui ont permis de rendre possible une telle action. Nous avons tous l’image de ces Maharadjahs et leur cour, juchés dans leurs nacelles sur les éléphants lors de chasse du tigre du Bengale, ou ces forestiers utilisant les pachydermes pour transporter des grumes ou arracher des souches. Et pourtant … comment en arrive-t-on à asservir des animaux sauvages pour obtenir leur acceptation ?
Pour atteindre cet objectif, les animaux subissent un dressage très particulier qui s’apparente en réalité à une vraie torture. La méthode utilisée est appelée « phajaan ». Sa définition donnée par les spécialistes est la suivante :
« Le phajaan est un procédé qui permet d’adapter un éléphant sauvage à son nouvel environnement : travailler avec les hommes. Il consiste à capturer un jeune éléphant, à l’emprisonner dans une cage de bois très serrée, empêchant tout déplacement. De plus, l’animal est attaché avec des cordes qui le contraignent et lui interdisent tout mouvement des pattes, de la tête et de la trompe. Il est alors frappé de manière répétitive à des endroits stratégiques, les plus sensibles. »
Cette méthode est censée écraser l’esprit de l’éléphant. Comme l’expliquent certains experts, l’origine du phajaan vient de la croyance ancestrale que l’on peut séparer l’esprit d’un éléphant de son corps afin qu’il perde ses réflexes et son instinct naturel sauvage et être complètement sous le contrôle de l’homme. La soumission doit être totale et la torture doit casser ses réactions de manière à le faire accepter tout ce que l’on attend de lui.
Un pachyderme sur deux survit à ce traitement qui dure environ une semaine. Mais les survivants ne sont pas pour autant sauvés. Nombreux ont de graves problèmes de comportement (les accidents d’éléphants tuant leurs dresseurs sont nombreux) ou ne sont plus capables de respecter les ordres qui leur sont donnés. Il est évident que peu d’éléphants sont réellement « opérationnels » après ce genre de pratique. Ceux qui sont utilisables, subissent ensuite un apprentissage contraignant : ils doivent réaliser certains tours, faire rire les touristes et accepter de les prendre sur leur dos pour une promenade. Et quand ils sont au repos, ils restent attachés pour maintenir leur docilité.
Mais ne nous leurrons pas ! C’est parce qu’il y a de plus en plus de touristes intéressés par ces balades exotiques que le marché est en pleine expansion. Dans le nord de la Thaïlande, par exemple, les sociétés qui organisent ces prestations sont très nombreuses, et les tours opérators locaux comme internationaux proposent quasiment tous ces promenades.
Lors de vos prochains voyages dans ces pays exotiques, souvenez-vous de cet article, de la vidéo ci-dessus et refusez catégoriquement toute proposition de promenade à dos d’éléphant. Même si certains arguments marketing soulignent le respect de l’animal par leurs dresseurs, ceci est totalement faux. Les pachydermes sont martyrisés pour notre plaisir, notre sentiment malsain de supériorité à l’égard d’un animal qui peut être plus puissant et aussi intelligent que nous !