Il y a quelques mois, l’opinion publique était troublée par la photo poignante de six girafes mortes de soif au Kenya. Les médias commençaient à dénoncer l’impact du réchauffement climatique sur les animaux sauvages.
Il est vrai que depuis sa création, Wildlife Angel s’est focalisée sur la criminalité faunique en agissant au plus près du terrain, en première ligne auprès des rangers. Pourtant, au cours des nombreuses missions conduites sur différents pays du continent africain, nous nous sommes rendus compte que l’opposition entre le développement humain (agriculture, élevage, industrie d’extraction) et la diminution de l’habitat naturel des espèces sauvages était une autre menace bien présente.
Et depuis quelques temps, nous commençons à mesurer directement l’influence du réchauffement climatique sur les animaux.
Le stress hydrique est l’élément le plus visible actuellement et celui qui entrainera les conséquences les plus dramatiques : sur la faune, certes, mais aussi auprès des populations autochtones. Sans eau, point de vie !
Ces girafes qui ont ému l’opinion ne sont que les prémices de catastrophes bien plus importantes à venir. Dans les parcs nationaux d’Afrique australe, il n’est pas rare d’observer des éléphants, dont la consommation d’eau est très élevée, s’en prendre aux pompes qui alimentent les points d’eau. Les babouins eux-aussi n’hésitent pas à saccager certains réservoirs pour étancher leur soif.
Même si de nombreuses espèces sauvages ont des facultés d’adaptation impressionnantes et pourront en partie s’approvisionner, il est évident que dans les pays de la bande sahélienne et ceux d’Afrique de l’Est ou australe, nous risquons d’être confrontés sous peu à des hécatombes. Car si les marais et les rivières s’assèchent, les étendues herbeuses vont mourir et la plupart des herbivores ne pourront plus s’alimenter. La Namibie a déjà perdu des rhinocéros morts non pas de soif mais de faim à cause du manque d’herbe.
Wildlife Angel s’inscrit ainsi dans un engagement beaucoup plus global car les criminels que nous combattons ne sont pas les seuls à menacer les espèces sauvages. La lutte contre le réchauffement climatique est également notre affaire. Même si nous avons conscience de ne pas pouvoir faire grand chose, à notre niveau, pour le maitriser, nous mettrons en place, en parallèle de nos missions, des éléments de réponse pour contrer ponctuellement le manque d’eau.
Mais la véritable bataille est ailleurs et c’est à l’humanité tout entière qu’il appartient de s’y investir pleinement.