De bien mauvaises nouvelles …
La girafe, symbole de l’Afrique et plus grand animal terrestre, est maintenant en danger d’extinction, selon les biologistes.
L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) indique que la population de girafes a diminué de plus de 40% en seulement 30 ans. Cela a alerté les scientifiques et mis l’animal sur la liste de surveillance officielle des espèces menacées dans le monde.
Les données montrent qu’en 1985, il y avait entre 151 000 et 163 000 girafes, mais qu’en 2015 leur nombre n’est plus que de 97 562. L’annonce a été faite lors d’une réunion sur la biodiversité au Mexique où l’UICN a augmenté le niveau de menace pour 35 espèces d’animaux et de plantes en grand danger de disparition.
Les activités humaines sont imputées au déclin de la population de girafes, en particulier en Afrique centrale et orientale. Les scientifiques estiment que le nombre de girafes a diminué dans sept pays : le Burkina Faso, l’Érythrée, la Guinée, le Malawi, la Mauritanie, le Nigeria et le Sénégal.
Avec malgré tout une lueur d’espoir !
Cependant, alors que de nombreux pays africains pleurent la future disparition de cet animal mythique, un autre n’établit pas le même constat. Après des décennies de chute de populations due au braconnage et à la perte d’habitat, les girafes connaissent un retour au Niger. Les conservateurs espèrent que d’autres pays pourront tirer des enseignements de leur succès.
Il s’agit de la girafe d’Afrique de l’Ouest, une espèce qui ne peut être trouvée que dans la réserve de Kouré, à 60 km environ à l’est de Niamey, la capitale du Niger. Les visiteurs de la réserve peuvent se rapprocher de ces géants dans leur environnement naturel.
La vision était tout à fait différente il y a vingt ans. La plupart des milliers de girafes présentes au XXème siècle ont été tués par des chasseurs et des braconniers ou ont été victimes de la désertification dans la région. L’expansion des terres agricoles a également eu un impact sur leur nombre, car les plantes indigènes dont les animaux dépendaient pour la survie ont été remplacées par des cultures. Au milieu des années 1990, seules 50 girafes ouest-africaines étaient recensés au Niger.
Selon le recensement le plus récent, la région abrite actuellement près de dix fois plus de girafes.
« Nous attendons encore les résultats finaux, mais il pourrait y avoir jusqu’à 450 girafes maintenant », a déclaré le chercheur Julian Fennessy, l’un des fondateurs et le directeur de GCF, Fondation sur la Conservation des Girafes, basée en Namibie. Il travaille depuis des années avec des organisations locales au Niger pour la conservation des girafes.
Le scientifique attribue l’augmentation sans précédent du nombre à une coopération fructueuse avec le gouvernement et d’autres conservateurs tant locaux qu’internationaux :
« Ils ont offert au peuple des alternatives au braconnage et les ont amenés à s’impliquer dans la protection des animaux, a-t-il déclaré. Les habitants locaux se sont vu offrir du bois de chauffage afin qu’ils ne coupent plus les arbres dont les girafes se nourrissent. Les ONG ont également creusé plus de puits pour la population afin que les sources d’eau ne soient plus source de conflit entre les animaux sauvages et les hommes. Des lois strictes contre le braconnage des girafes ont également été adoptées. »
Mais les menaces subsistent
Les girafes peuvent vivre ici en paix. Il n’y a pas de prédateurs comme les lions ou les hyènes, et plus de braconniers. Un des dangers les plus importants aujourd’hui, et malgré tout difficile à éviter, c’est la circulation des véhicules sur les routes qui passent à travers la réserve. Un animal a été récemment écrasé par une voiture et les camions chargés qui passent par cette zone peuvent tuer des animaux. Mais dans l’ensemble les girafes et les humains arrivent malgré tout à vivre ensemble en harmonie.
La présence de ces animaux peut être une aubaine pour les populations locales car, à l’instar de nombreuses réserves d’Afrique australe, la venue d’expatriés visiteurs en provenance de Niamey ou de touristes désireux de voir la faune du Niger peut générer des revenus directs aux communautés villageoises présentes et faire en sorte de rendre économiquement viable le projet. Mais la situation d’insécurité au Mali voisin et la menace constante des attaques des terroristes de Boko Haram et du MUJAO effraie les touristes. Au cours des dernières années, seuls quelques touristes ont fait le voyage vers la réserve, ce qui signifie moins d’argent pour la protection des animaux et des gens qui y vivent.