Deux articles issus de médias béninois traitent de l’épineuse problématique du braconnage dans les deux parcs nationaux de la Pendjari et du W.
Le parc de la Pendjari abandonné aux braconniers
« Le parc national de la Pendjari est l’un des plus remarquables attraits touristiques du Bénin. Véritable sanctuaire pour les espèces sauvages, on y trouve la plus grande population d’éléphants d’Afrique de l’Ouest mais aussi plusieurs espèces menacées telles que le buffle, le lion, le guépard, le lycaon, l’hyène et bien d’autres. D’une superficie de 275 000 ha, cet Eden constitue une zone naturelle d’une extrême rareté, malheureusement difficile à protéger. Depuis début 2015, la sécurité des lieux aurait été suspendue par les autorités au profit d’alternatives jugées peu efficaces. Les associations dénoncent une manipulation politique avec la complicité des braconniers et de la mafia locale.
A la recherche des raisons de la suspension de la cruciale surveillance du parc, il ressort que des pressions politiques sont orchestrées par les braconniers et trafiquants de faune et leurs complices. Et, ce sont les mairies de Tanguiéta et Materi qui ont suspendu par l’Arrêté Communal du 29 Décembre 2014, les activités des Associations Villageoises de Gestion des Réserves de Faune (AVIGREF), qui assuraient la surveillance en collaboration avec les gestionnaires du Parc. Seulement, les solutions alternatives mises en place par ces autorités locales se sont révélées inefficaces et le braconnage est en plein essor. On note, la présence ponctuelle de militaires non formés dans le parc. L’ampleur du braconnage comme on peut s’y attendre, a déjà un impact sur l’éco-tourisme au Benin. Des guides, on apprend que les touristes sont indignés devant les dépouilles d’animaux, et ressentent un sentiment d’insécurité face à la circulation de braconniers armés sur les circuits touristiques. Les visions de carcasses d’animaux et les retentissements de coup de feu ne font en effet pas bon ménage avec l’écotourisme et c’est ainsi toute l’image du Bénin qui risque d’en prendre un coup. »
Dans la carte ci-dessus, la zone N°1 est celle de la Pendjari, les zones numérotées 2,3 et 4 constituant l’intégralité du parc W, la zone 2 étant la partie uniquement béninoise.
Les braconniers à l’assaut du parc du W
« Le Parc W est situé au nord du Bénin à 40 km de kandi et à 215 km de Parakou. C’est un parc régional que se partagent le Niger, le Burkina Faso et bien entendu le Bénin. Il abrite les grandes espèces comme les éléphants, le lion, le guépard, le léopard mais aussi les petites espèces comme les antilopes, les oiseaux…il s’étend sur 564 .280 ha faisant ainsi le double de celui du Niger et du Burkina Faso.
Le parc W, l’une des réserves naturelles de la faune qu’abrite le Bénin est en proie depuis quelques temps à des actes répétés de braconnage. De nationalité nigériane pour la plupart, les braconniers bien équipés sont à la recherche des espèces comme le buffle, et l’antilope cheval dont les trophées sont vendus. Quelques fois aussi, ils traquent les éléphants afin de disposer de leurs ivoires à des fins aussi commerciales. En mars 2015, quatre braconniers nigérians ont été arrêtés et présentés au procureur de la république aux fins de poursuites. Mais c’est l’une des rares fois que les gardes faunes béninois arrivent à prendre le dessus dans le combat qui les oppose souvent à ces braconniers. Ils viennent souvent par trentaine face à huit éco-gardes pas vraiment équipés. Selon le chef du service surveillance du parc W, le braconnage prend de l’ampleur alors que le personnel chargé de traquer braconniers ne dispose pas de tous les équipements nécessaires. Les gardes faune ont aussi laissé entendre qu’ils exercent dans des conditions très difficiles. »
Ces deux articles mettent en exergue les difficultés rencontrées par les autorités quant à la protection et la sauvegarde de la faune sauvage de ces parcs.
Après avoir acté ce constat, notre objectif est donc de se rendre sur place afin de rencontrer les officiels en charge de ces parcs, de vérifier la véracité des dires qui ont été avancés dans ces articles et de faire des recommandations éventuelles quant aux actions à mettre en œuvre pour aider les forces de protection à faire efficacement leur travail.
Si la situation était telle que décrite dans les propos précédents, cela relèverait d’une urgence absolue et Wildlife Angel devrait en faire une priorité pour 2016. Les parcs de la Pendjari et du W constituent un véritable sanctuaire de la faune de l’Afrique de l’ouest. Il est de notre devoir de tout tenter pour enrayer les actions de braconnage !