Depuis 2011, le parc national du Kruger près de 70 % de ses effectifs de rhinocéros d’après le rapport annuel publié par l’autorité des parcs nationaux en Afrique du Sud (SANparks). En une décennie, les rhinocéros blancs sont passés de 10 621 à 3 549 et les rhinocéros noirs de 415 à 268, malgré cela le parc abrite toujours la plus importante population de rhinocéros au monde. D’après les informations provenant de personnes sur le terrain, les braconniers continuent de sévir et les touristes voient très peu d’animaux.
La région s’est engagée dans une « Guerre du Rhino » depuis l’explosion du braconnage dans le pays à partir de 2007, une tendance liée à la demande de corne en forte augmentation sur les marchés vietnamiens et chinois. En 2014, un pic a été atteint avec 1 215 rhinocéros massacrés en Afrique du Sud seulement. S’en est suivie une baisse annuelle régulière pour atteindre le chiffre de 594 en 2019 pour l’ensemble du pays, ce qui reste très élevé.
Avec 303 rhinocéros tués dans le parc Kruger et dans six « rhino parks », le braconnage a baissé d’un peu plus de 21 % sur 2019/2020 par rapport à 2018/2019. SANparks explique cette baisse par ses efforts en matière de lutte anti-braconnage, mais d’autres sources prétendent que le nombre de rhinocéros en forte baisse dans la zone joue très certainement aussi. Avec une superficie dépassant les 19 000 km², soit la surface de l’État d’Israël, et environ 480 kilomètres de frontière avec le Mozambique, le parc Kruger reste une zone difficile à protéger. Même les moyens colossaux – hélicoptères, surveillance aérienne, intervention de l’armée, etc. – engagés par l’Afrique du Sud, deuxième économie du continent, ne suffisent pas à endiguer le phénomène.
Des gangs originaires de Maputo, la capitale du Mozambique, viennent recruter parmi les populations pauvres habitant les villages situés le long de la frontière sud-africaine. Selon les estimations, 90 % des rhinocéros abattus dans le Kruger le sont par des Mozambicains. Ce problème est connu depuis de nombreuses années déjà mais peu de choses semblent être faites pour améliorer la situation des communautés villageoises frontalières, c’est même plutôt le contraire d’après une enquête du collectif de journalistes d’investigation Oxpeckers.