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9 novembre 2020 In Faune sauvage

Rewilding : deux agriculteurs redonnent vie à la Terre nourricière

rewilding-agriculture

Les capacités de résilience de la nature nous étonneront toujours. Deux agriculteurs britanniques ont choisi de prendre les devants afin de métamorphoser leurs fermes en « point chaud » de biodiversité, grâce au rewilding ou réensauvagement, et leurs résultats impressionnent les scientifiques. Une nouvelle qui devrait tous nous galvaniser et nous encourager à redoubler d’efforts dans le combat pour préserver le vivant !

Dans le Devon, un comté situé au sud-ouest du Royaume-Uni, se trouve une ferme atypique de 120 hectares appartenant à Derek Gow. Désormais surnommé « Mister Beaver » (Monsieur Castor) pour avoir réintroduit l’espèce, Derek a acheté sa ferme en 2006. Il y pratiquait l’élevage conventionnel et possédait quelques 1 500 brebis et 300 vaches. Comme bon nombre d’éleveurs, Gow faisait face à de multiples difficultés financières. De plus, la terre argileuse de sa ferme ne lui facilitait pas la tâche. Peu après avoir racheté la ferme, il a alors eu l’idée de transformer la zone en havre pour la vie sauvage. Gow a commencé à retirer les clôtures fragmentant la zone et à creuser des étangs pour restaurer la zone humide. Ces bassins demandant un entretien important, Gow a fait appel à une espèce connue pour ses talents d’ingénieur : le castor, un rongeur absent depuis 400 ans dans le pays. Selon le journaliste du Guardian auteur du reportage, Derek Gow a plusieurs particularités dont celle de jurer comme un charretier. Il déteste aussi la bureaucratie imposée par l’État pour réintroduire des espèces. C’est pourquoi il est allé directement en Pologne pour chercher des castors afin de les relâcher sur son terrain. Derek présente les choses ainsi : « Ce sont les gens qui ont permis aux sangliers et aux castors de revenir. Ça ne sert à rien de postuler et de remplir des formulaires pour cette merde, on n’y arrivera jamais comme ça. Faites-le, c’est tout. »

 

derek gow agriculteur qui réensauvage
Derek Gow, le paysan rebelle qui a décidé de réensauvager ses terres.

La ferme de Derek Gow est devenue un petit paradis pour castors, des chats sauvages récupérés auprès d’un zoo britannique, sangliers, campagnols, cigognes récupérées auprès du zoo de Varsovie, mouflons, aurochs de Heck, poneys Exmoor, etc. Finalement, les autorités ont réalisé que les castors étaient bénéfiques car leurs réseaux de barrages et de canaux ont permis aux populations de poissons, d’amphibiens et d’autres espèces de s’accroître. Autre conséquence bénéfique, l’action des castors réduit le risque d’inondation. Mais Derek Gow n’a pas abandonné l’agriculture et l’élevage pour autant, il compte le faire en respectant la nature, en cultivant en certains endroits des céréales et en élevant de vieilles races de bétail. Pour gagner sa vie, Gow a une société de conseil sur la faune sauvage. Il organise des cours de photographie, fait des films, écrit et propose des formations. Il reçoit quelques subventions et le millionnaire Ben Goldsmith le soutient depuis plus d’une décennie. À terme, Gow souhaite faire venir des visiteurs et transformer sa ferme en un parc à safari.

Monsieur Castor n’est pas un cas isolé au Royaume-Uni. Avec la ferme Knepp, ces fermiers d’un nouveau genre démontrent la capacité de l’être humain à agir positivement sur la diversité biologique ; nous avons le pouvoir de régénérer la nature, ici, en Europe, et partout ailleurs. Il suffit d’avoir la volonté et le courage de le faire, car la nature se régénère à une vitesse incroyable lorsqu’on lui file un coup de main. Le domaine Knepp s’étend sur plus de 1 400 hectares au sud de Londres, il appartient à la famille Burrell depuis plus de 200 ans. Charlie Burrell hérita du domaine en 1985, à l’âge de 21 ans, et décida à l’époque de se lancer dans l’agriculture conventionnelle. La terre ne se prêtant guère aux cultures classiques, les rendements sont restés faibles, plongeant la ferme dans le marasme financier. Au tournant des années 2000, Charlie et sa femme, Isabella Tree, ont décidé de se tourner vers le réensauvagement pour régénérer les terres de leur propriété.

La ferme Knepp abrite maintenant de nombreuses espèces sauvages d’oiseaux.

« Nous vivions dans un désert biologique », selon Isabella Tree. « Maintenant, les écologues sont époustouflés par la quantité de vie qu’ils trouvent ici. »
L’histoire de Knepp ressemble à celle du parc de Yellowstone où des loups ont été réintroduits, provoquant des effets positifs en cascade sur de nombreuses autres espèces. Sur leur domaine, Charlie et Isabella ont préféré aux loups de grands mammifères herbivores/omnivores – cochon Tamworth, poneys Exmoor, vache Longhorn et cerfs. Les clôtures ont été retirées pour permettre aux animaux de se déplacer et de pâturer librement, de répandre les graines des plantes dont ils se nourrissent, et de créer de nouveaux habitats. La transformation des terres agricoles en un « paysage kaléidoscopique » bien plus diversifié, en seulement quelques années, est assez incroyable et s’est accompagné d’une explosion de vie. Le domaine héberge maintenant 13 espèces de chauves-souris sur les 18 espèces recensées au Royaume-Uni, des papillons très rares (Grand Mars changeant) par centaines, des faucons pèlerins, des tourterelles (en baisse de 98 % au Royaume Uni), rossignols, etc. En l’absence de prédateurs et afin de prévenir le surpâturage, les grands animaux doivent être régulés et servent à produire une viande d’excellente qualité vendue sur les marchés de Londres. De la même manière que Derek Glow, Charlie et Isabella accueillent maintenant des touristes et comptent transformer leurs terres en un parc à safari.

 

La ferme Knepp a introduit plusieurs espèce sauvages dont le cerf.

 

On ne voit qu’un seul bémol attribuable à ces projets de rewilding : viser la rentabilité plutôt que l’autonomie à long terme, chercher à transformer les terres régénérées après tant d’efforts en parc d’attraction, considérer la nature comme une « ressource », chercher à rentabiliser le « capital naturel » au lieu de tendre vers davantage d’autonomie, réduire sa dépendance au système monétaire et marchand, favoriser la transition vers un système productif décentralisé, désindustrialisé, etc. Le modèle capitaliste n’a jamais été compatible avec la préservation de la nature, et le mariage ne fonctionnera jamais, car les lois de l’économie et les lois de la nature sont inconciliables. La nature a besoin de diversité et de temps long, l’économie d’uniformisation (culture, mode de vie, etc.) et d’accélération constante – grâce à l’innovation technologique – pour continuer à croître. Cela fait plus d’un siècle que le monde de la conservation s’obstine dans cette voie de « conservation as a business » et nous pouvons aujourd’hui constater les résultats lamentables de cet entêtement idéologique : la diversité biologique comme la diversité culturelle sont éradiquées à une vitesse inégalée. Si les peuples autochtones réussissent depuis des millénaires à coexister avec les autres espèces, c’est parce qu’ils ont inventé une infinité de systèmes socio-économiques différents, adaptés à leur biorégion, et qui se différencient en tous points de l’économie standardisée de la société industrielle.

 

Vue aérienne de la ferme Knepp avant le réensauvagement.
Vue aérienne de la ferme Knepp avant le réensauvagement.

 

Vue aérienne de la ferme Knepp après le réensauvagement.
Vue aérienne de la ferme Knepp après le réensauvagement.

 

Malgré cette ombre au tableau, ces projets de régénération nous enseignent tout de même trois choses très positives.

D’une part, les êtres humains détiennent à la fois le pouvoir de destruction, transformant la nature en désert, et celui de régénération menant à une explosion de vie. Tout est question de choix. On peut choisir d’enfreindre les lois naturelles ou de les respecter. Les respecter, c’est ce que font les peuples autochtones depuis des millénaires ; encourager la diversité mène à l’abondance. Les enfreindre, cela se produit lorsque la rentabilité économique guide le façonnement des paysages. Leur standardisation réduit considérablement la diversité biologique, tue les sols, extermine d’innombrables espèces et génère un gaspillage monstrueux. D’après la FAO, au moins 1,3 milliard de tonnes de nourriture destinée à l’alimentation humaine sont gaspillées chaque année, soit un tiers de la nourriture produite dans le monde. Continuer à enfreindre les lois de la nature mènera probablement à la famine quand le système agro-industriel s’effondrera, lorsqu’il n’y aura plus de pétrole pour alimenter ce système complètement fou. Pour ne rien arranger, ce système génère un gaspillage insensé tout en affamant plus de 820 millions de personnes dans le monde, chiffre en augmentation constante depuis plusieurs années. Dans le même temps, l’OMS évalue à près de 2 milliards le nombre de personnes en surpoids ou obèses, un problème qui pourrait toucher la moitié de la population mondiale dès 2030.

Deuxièmement, il s’agit de projets initiés par des agriculteurs, des personnes ayant gardé un lien avec la terre. C’est bien la preuve que la conservation dite « exclusionnaire » (peuplements humains et activités humaines interdites) menée depuis plus d’un siècle est absurde. Une présence humaine n’est pas seulement nécessaire, elle s’avère indispensable pour accélérer la régénération, entretenir et protéger les territoires en convalescence. Parce qu’il y aura toujours une minorité de nuisibles pour s’accaparer le bien commun, pour s’engraisser au détriment de la majorité.

Pour finir, ces projets sont l’exemple même prouvant qu’il ne faut pas trop compter sur l’État soumis au diktat du très puissant lobby de l’agrobusiness, ni sur les grands exploitants céréaliers multimillionnaires qui n’ont aucun intérêt à tuer la poule aux œufs d’or. La régénération de la nature proviendra d’initiatives privées et locales, de personnes qui auront le courage de se réunir pour coopérer et se battre pour métamorphoser d’immondes champs de monocultures en jardins-forêts nourriciers, en zones humides, en prairies ensemencées par d’imposants troupeaux d’herbivores, et en forêts luxuriantes gorgées de vie. C’est possible, nous pouvons le faire, et nous devons le faire ! Une dernière information : d’après le ministère français de l’agriculture, la surface du territoire métropolitain s’élève à 55 millions d’hectares (550 000 km²) dont 28 millions d’hectares occupés par des activités agricoles. Le territoire français a donc le potentiel pour devenir un « point chaud » de biodiversité, il ne manque que la volonté et le courage pour faire de ce rêve une réalité.

La biosphère, la vie pourrait mettre des millions d’années à retrouver la richesse perdue en raison de l’aveuglement d’une partie seulement de l’humanité ; raison de plus pour commencer dès maintenant ce travail de régénération de la nature.

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