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11 septembre 2020 In Information

Selon les Nations Unies, l’ampleur du commerce de la faune sauvage est sous-estimée

wildlife-crime-report-unodc

L’Office des Nations Unies contre les drogues et le crime (UNODC) vient de publier un nouveau rapport sur le crime environnemental. En tout, ce sont plus de 6 000 espèces différentes qui ont été saisies entre 1999 et 2019 (mammifères, reptiles, coraux, oiseaux et poissons). Aucune espèce ne représente plus de 5 % des saisies, aucun pays n’est la source de plus de 9 % du nombre total des cargaisons confisquées et 150 nationalités ont été identifiées parmi les trafiquants : le problème est global et touche toutes sortes d’espèces. Voilà ce qui arrive quand la nature est considérée comme un « capital » ; elle devient une vulgaire marchandise qui s’échange sur les marchés globaux en vue de réaliser un profit, ce qui mène à sa surexploitation et donc à sa destruction.

« Les réseaux internationaux du crime organisé récoltent les fruits du trafic de la faune et de la flore, et ce sont les pauvres qui en payent le prix. » a déclaré Ghada Waly, directrice exécutive de l’UNODC.

Dans bien des cas, ce sont les minorités qui souffrent le plus, par exemple les peuples autochtones qui voient leurs forêts d’où ils tirent leur subsistance pillées et/ou détruites. Pire, les populations les plus démunies et désespérées sont parfois exploitées par la mafia pour braconner. C’est notamment le cas avec les gangs de Maputo au Mozambique qui recrutent des braconniers dans les villages en bordure du parc Kruger (Afrique du Sud) afin d’aller massacrer des rhinocéros pour leur corne (voir l’enquête Killing for Profit du journaliste d’investigation sud-africain Julian Rademeyer).

Ce rapport de l’UNODC a été établi à partir d’une base de données de 180 000 saisies dans 149 pays et territoires incluant les données CITES. Il est important de garder à l’esprit que ce rapport se base sur les saisies. Ces données peuvent à la fois révéler la présence d’un problème et la volonté des autorités, via une plus forte répression, d’y mettre un terme. Leur intérêt principal réside dans le fait qu’il est possible d’en savoir plus sur la dynamique du trafic, sur les chaînes logistiques des trafiquants, les pays exportateurs et importateurs, etc.

L’ampleur du trafic est sous-estimée, car seules les espèces répertoriées sont prises en considération, ce qui montre toutes les limites qu’il y a dans cette logique comptable appliquée à la nature. En outre, si la marchandise n’a pas traversé la frontière et concerne le marché domestique, cela n’entre pas non plus dans la juridiction de la CITES et ça n’est pas non plus comptabilisé ici. Par exemple, ce rapport ne dit rien sur l’ampleur du commerce de viande de brousse en Afrique qui vide littéralement les forêts du bassin du Congo afin d’approvisionner les centres urbains en croissance. On constate aussi des utilisations multiples d’une même espèce. Les pythons sont vendus comme animal de compagnie, leur peau utilisée pour fabriquer des sacs à main et des chaussures, leur viande recherchée et leurs organes vendus pour la médecine traditionnelle.

Comme souvent avec les grandes ONG et les institutions internationales, l’accent est mis sur les activités illégales alors que le commerce légal de faune et de flore se chiffre à 100 milliards d’euros dans l’Union Européenne et 300 milliards dans le monde. Bien souvent, il n’est pas plus durable que le trafic illégal. Il y aurait d’un côté de grandes multinationales respectables exploitant de manière « durable » la nature, et de l’autre, les méchants criminels ravageant les écosystèmes. Bien entendu, la situation est beaucoup plus complexe que ce tableau simpliste et manichéen. De plus, des études scientifiques et des ONG dénoncent depuis bien longtemps la porosité entre les activités illégales qui profitent des circuits légaux et des nouvelles technologies pour se connecter aux consommateurs et écouler leur marchandise.

 

Le commerce légal sert de passerelle au trafic illégal

Dans de nombreux cas (palissandre et anguilles notamment), les produits issus du trafic illégal infiltrent le commerce légal. L’Afrique est devenue la source principale des exportations de palissandre. Le Nigéria a exporté, à lui tout seul, 750 000 mètres cubes en 2017, soit l’équivalent de 4 millions d’arbres ou 30 000 containers. La marchandise prélevée illégalement en Afrique se retrouve dans les circuits légaux en Asie, et ce sont les permis CITES qui facilitent ce trafic. Le rapport de l’UNODC précise que c’est après que le « kosso » (Pterocarpus erinaceus) ait été listé sur l’Annexe II de la CITES que les exportations de palissandre de l’Afrique ont explosé. L’EIA a consacré une investigation au trafic de palissandre et a notamment découvert que la ministre de l’environnement nigériane en personne a signé des milliers de permis CITES pour blanchir une cargaison de palissandre illégale valorisée à plusieurs centaines de millions de dollars, des containers destinés à être exportés en Asie. L’ancienne ministre de l’environnement nigériane Amina J. Mohammed est désormais vice-secrétaire générale des Nations Unies…

 

Substitution

Une espèce en particulier peut souvent se substituer à une autre, c’est le cas pour les différentes espèces de bois de rose ou les grands félins, et dans bien des cas les acheteurs ne savent même pas quel produit ils ont sous les yeux. Les trafiquants semblent toujours à la recherche de nouvelles espèces pour satisfaire l’appétit croissant des consommateurs pour les animaux exotiques. Et quand la population d’une espèce en particulier vient à manquer, les braconniers ciblent une espèce aux traits similaires.

 

Acheteurs spécialisés et trafic en ligne

Si les marchés humides ont fait les gros titres des journaux avec la pandémie, les commodités circulant en volumes importants – des tonnes de poisson, de bois et d’autres produits issus de la faune et de la flore – sont achetées par des réseaux spécialisés.

Autre aspect intéressant, le trafic physique est remplacé par le trafic en ligne, c’est particulièrement le cas pour les animaux de compagnie exotiques où les plateformes de réseaux sociaux – dont Facebook – sont couramment utilisées. Lorsque des actions de répression sont organisées, rien de plus facile que de changer de plateforme pour les vendeurs. Le rapport de l’ONU spécifie que ce type de trafic « est particulièrement difficile à traiter car il est discret, la réglementation manque de cohérence et les autorités manquent de ressources pour se spécialiser afin de combattre ce trafic. » Pléthore de vidéos explicatives sur Youtube enseignent des techniques de capture et s’adressent à de futurs potentiels braconniers désirant obtenir un revenu supplémentaire.

Il s’agit là d’un autre son de cloche bien différent de la propagande actuelle érigeant la technologie comme un outil merveilleux n’ayant que des avantages dont celui de pouvoir sauver la planète. Cela concorde avec le rapport de l’IPBES intitulé Le dangereux déclin de la nature publié en 2019 dans lequel on apprenait que la technologie figure parmi les facteurs indirects menant à l’extinction des espèces.

 

Du braconnage à l’élevage

En raison de la surexploitation de certaines espèces animales et végétales, l’élevage en captivité a été développé pour continuer à fournir le marché. Le crime organisé n’a pas attendu longtemps avant d’infiltrer ce secteur pour vendre illégalement des animaux de compagnie exotiques, des produits de luxe et des ingrédients pour la médecine traditionnelle.

 

Corne de rhinocéros et ivoire

Le rapport de l’UNODC souligne un ralentissement « significatif » du trafic d’ivoire suite à des restrictions des plus importants marchés domestiques légaux. Il y a eu une augmentation du trafic en 2007 puis une croissance jusqu’en 2011, puis un déclin jusqu’à 2016 suivi d’une stabilisation à des niveaux bien plus faibles les deux années suivantes. En Afrique de l’Est et en Asie, les prix semblent avoir augmenté à partir de 2007 pour atteindre un pic en 2014, avant de baisser fortement. De manière étonnante, d’après une étude récente publiée dans la revue Scientific Reports, le braconnage des éléphants ne semble pas diminuer, contrairement à ce que dit l’UNODC.

De la même manière, le braconnage des rhinocéros pour leur corne a augmenté de 2007 à 2015 avant de diminuer. Les prix ont suivi la même tendance :

« Il a été suggéré que le prix de la corne de rhinocéros atteignait 65 000 USD, voire 100 000 USD par kilo autour de 2014-2016, mais les données du terrain montrent qu’en 2019 le prix était plus proche de 16 000 USD. »

Cette tendance simultanée de baisse des prix et du braconnage laisse supposer que les marchés illégaux sont en train de se contracter :

« Il est possible que les stocks soient peu à peu écoulés, ce qui réduit le besoin de braconner, mais la diminution des prix signifie que l’offre excède la demande. De très importantes saisies d’ivoire et de corne ont été réalisées en 2019 qui sera certainement une année record une fois que toutes les données auront été récoltées. »

Le rapport met aussi en évidence d’importants changements dans la logistique du trafic d’ivoire : le Nigéria vient concurrencer Mombasa au Kenya. Des mouvements ont aussi été observés dans les pays importateurs où le Vietnam a remplacé la Chine comme destination principale de l’ivoire et de la corne de rhinocéros.

 

Pangolins

Les saisies d’écailles de pangolin ont été multipliées par 10 entre 2014 et 2018. Les tentatives afin d’élever les pangolins pour le commerce ont échoué, ils sont donc prélevés dans la nature. Les pangolins proviennent de plus en plus d’Afrique (Nigéria et République Démocratique du Congo) et sont exportés vers l’Asie (Vietnam). Il semblerait également que les criminels expérimentés du trafic d’ivoire étendent leurs activités aux écailles de pangolins, car d’importantes saisies mélangeant les deux produits ont été réalisées.

 

Grands félins

Les produits fabriqués à partir d’organes ou de parties issues des grands félins, en particuliers les os, sont de plus en plus recherchées et consommées en tant que signe extérieur de richesse, moins pour leurs supposés bénéfices pour la santé.

 

Braconnage d’anguilles en Europe, le trafic le plus lucratif au monde

Personne n’a encore réussi à élever des anguilles, les juvéniles sont donc capturés à l’état sauvage puis envoyés par avion en Asie où ils finissent leur croissance dans des bassins. C’est une industrie qui pèse plusieurs milliards d’euros, et c’est probablement l’un des trafics de faune et de flore les plus lucratifs au monde. Malgré l’interdiction par l’Union Européenne d’exporter des civelles, l’Europe – en particulier la France – est devenue l’une sources principales de ce trafic.

 

Le rôle de la corruption

Si la corruption des agents de l’Etat aux plus bas niveaux – rangers, agents de police ou de douane – est souvent dénoncée, l’UNODC révèle que les responsables à des postes stratégiques au sommet de l’Etat sont aussi impliqués, des cadres de l’armée aux officiels et diplomates étrangers en passant par les élus ou encore les membres officiels du gouvernement et de l’administration.

Plutôt ironique de lire cela dans un rapport d’une instance onusienne sachant qu’Amina J. Mohammed, ancienne ministre de l’environnement du Nigéria, qui été un élément clé dans « l’une des plus grandes opérations de blanchiment de bois coupé » , est dorénavant vice-secrétaire générale de l’ONU et préside le groupe des Nations Unies pour le développement durable…

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