Chaque année, le 31 juillet est dédié aux gardiens du monde sauvage opérant dans les parcs nationaux et les réserves naturelles. Parfois désigné par les termes « éco-garde » ou « garde-forestier » selon les régions, le ranger combat en première ligne dans la guerre mondiale contre la nature. Avec l’essor rapide du commerce mondial de la faune sauvage, la diversification des activités des réseaux mafieux dans le crime environnemental, la pression de la croissance économique nécessitant un pillage systématique des ressources naturelles, la mission du ranger est devenue périlleuse dans de nombreuses régions du monde.
Plus de 150 rangers perdent la vie chaque année
Chaque décennie, ce sont plus de 1000 rangers qui sont tués au cours de leur travail. Les rangers risquent leur vie au quotidien car ils font de plus en plus souvent face à des braconniers et à des coupeurs de bois lourdement armés qui ont parfois des liens avec des milices armées ou avec la mafia, d’autres dangers sont liés à l’environnement de travail et aux animaux sauvages.
Principales menaces pour les rangers :
- Braconniers, trafiquants et coupeurs de bois souvent armés de fusils et parfois d’armes automatiques ;
- Groupes rebelles armés présents dans certaines régions ciblant en priorité les représentants de l’Etat ;
- Des rangers sont régulièrement tués par des éléphants qu’ils tentent d’éloigner des villages et des champs où ils font d’importants dégâts ;
- Les grandes ONG de la conservation de la nature et l’industrie du safari ont bien souvent exclu les communautés locales de la gestion des aires protégées, ces dernières se vengent alors sur les rangers ;
- Accidents de voiture ;
- Maladies : près de 70 % des rangers en Afrique ont contracté le paludisme durant les 12 derniers mois, environ 8 % ont été touchés par la dengue, et ils sont 36 % à avoir contracté une autre sérieuse infection ou maladie, certains en meurent.
Des conditions de travail très difficiles
Plus de 73 % des rangers sont mariés et plus de 81 % ont des enfants, mais la vie de famille se révèle compliquée avec des semaines de travail de 90 heures en moyenne, dont 52 heures la nuit. Beaucoup de gens dans les pays occidentaux rêvent d’aller combattre aux côtés des rangers en Afrique et semblent idéaliser le métier, la propagande autour des « héros de l’environnement » n’y est certainement pas étrangère. C’est pourtant une image totalement erronée de la réalité et des difficultés du terrain.
Au-delà du risque létal, voici d’autres exemples montrant la dure réalité du quotidien d’un ranger en Afrique :
- Près de 73 % des rangers ne sont pas rémunérés pour les heures supplémentaires effectuées ;
- Plus de 71 % d’entre eux ne perçoivent pas de prime de risque liée à la dangerosité du métier ;
- Environ 61 % n’ont aucune indemnité en cas d’arrêt maladie ;
- 60 % des rangers considèrent leur activité comme plus difficile que la plupart des autres emplois dans leur pays ;
- Les rangers sont payés en moyenne environ 250 USD/mois, et parfois beaucoup moins dans certains pays ;
- Plus de 40 % des rangers ont déjà été payés en retard une fois, et pour près de 20 % cela est déjà arrivé plus de 3 fois.
Nous avons aussi remarqué que souvent le régime alimentaire n’est pas forcément adapté à un métier très exigeant physiquement, parfois c’est la nourriture tout court qui manque. Dans de nombreux cas, les rangers ne diposent pas d’équipement basique comme de bonnes chaussures et des vêtements adaptés à la brousse, des moyens de communication, des moustiquaires et des tentes pour la nuit en patrouille ou encore d’un accès à l’eau potable.