Il s’agit du deuxième volet de notre enquête sur la maltraitance animale. Celle-ci est beaucoup plus proche de nous qu’on pourrait le croire.
Pendant les fêtes de fin d’année, Strasbourg, capitale européenne mais surtout capitale mondiale du marché de Noël, a organisé de nombreuses animations pour satisfaire les très nombreux touristes et accessoirement remplir les poches des commerçants.
Et pour aller encore plus loin dans la joie des enfants, la municipalité accueillait le cirque de grande renommée Bouglione, pour plus d’une trentaine de représentations.
Les jongleurs, les acrobates, les clowns, tout ce beau monde était là pour se donner le change et émerveiller nos chères têtes blondes. Et le spectacle est vraiment créatif et extraordinaire, si les gens de Bouglione avaient décidé d’en rester là. Mais non, il faut continuer les jeux du cirque, pas ceux qui se déroulent à Strasbourg, non ceux qui avaient lieu dans les arènes de la Rome antique. Il faut maintenir cette tradition vieille de millénaires et présenter aux enfants curieux et aux adultes blasés la supériorité de l’homme par rapport à la nature. La pièce qu’a proposée Bouglione pendant de nombreux soirs aurait pu se nommer : l’homme face à la bête ! Ou comment notre intelligence si parfaite arrive à dompter n’importe quel animal sauvage, parvient à lui faire accomplir des choses auxquelles il n’aurait pas pensé une seule seconde dans son milieu naturel.
Regardez cette prouesse :
« Tenir sur deux pattes sur un tabouret ! Mais comment est-ce possible ? Un animal qui doit peser plusieurs tonnes ? On arrive vraiment à leur faire exécuter des tours extraordinaires ! »
Et oui, ma pauv’dame. On leur fait vraiment faire n’importe quoi. Et je ne sais pas qui est le plus ridicule dans l’histoire : le dompteur qui a imaginé ce spectacle, ou le spectateur qui paie et applaudit ? Certainement pas la pauvre éléphante qu’a utilisé le cirque Bouglione, emprisonnée dans une cage d’acier depuis sa plus tendre enfance et martyrisée quotidiennement par son geôlier !
Si l’on en croît le directeur du cirque qui a porté plainte contre l’association Animalsace pour diffamation, tous leurs animaux sont en bonne santé et bien traités. Avez-vous vu des éléphants dans la brousse ? Avez-vous étudié leur comportement ? Et regardez à présent celui de ces pauvres créatures attachées et emprisonnées !
Non, le dompteur n’utilise pas un éléphant, il manipule une espèce zombie, une mutante décérébrée qui ressemble de loin à un animal sauvage. N’y voyez aucune méchanceté de ma part, c’est bien l’homme qui l’a rendu comme ça. Les éléphants sont des animaux extraordinaires à l’intelligence très développée et au caractère trempé.
Et que dire des fauves ? Avez-vous déjà observé des tigres ou des lions dans les camions des cirques ? Avez-vous déjà comparé la taille de ces animaux à celles des cages dans lesquelles ils vivent toute leur vie ? Quelle performance recherche-t-on à faire traverser un cerceau enflammé par un tigre ? Le pauvre félin doit bien se demander ce qui passe par la tête de son dompteur pour lui imposer une telle ineptie.
Le cirque Bouglione est à présent en Moselle, à Metz. Surtout ne vous rendez pas complices de cette ignominie. Vous êtes au courant désormais. Préférez les cirques, et ils sont de plus en plus nombreux, qui mettent en exergue les prouesses des jongleurs, des acrobates, la précision des lanceurs de couteau, la souplesse des contorsionnistes ou la créativité des clowns ! On n’a nul besoin d’animaux sauvages dans ces manifestations !
Quand donc va-t-on arrêter ce cirque ?