La ville de Nîmes accueillait les 9 et 10 novembre 2015 la première conférence internationale sur la sécurité et les crimes environnementaux. Elle était organisée par le FITS (Forum International des Technologies de la Sécurité) en partenariat avec Nîmes métropole et Interpol.
Cette conférence a réuni plus de 400 participants dont près de 40 pays représentés et a accueilli un grand nombre d’experts internationaux de la sécurité et de la criminalité environnementale.
Un large éventail de questions ont été abordées et traitées, du trafic de déchets toxiques, de la pêche illégale, de l’exploitation forestière et du trafic de bois aux trafics d’espèces protégées de la faune comme de la flore sauvage.
Pas moins de cinq tables rondes traitant de thématiques différentes ont enrichi le programme de ces deux journées.
La conférence a été l’occasion de lancer un appel afin que les décideurs prennent les mesures opportunes pour endiguer le phénomène croissant de la criminalité environnementale :
Appel de Nîmes :
« Nous, autorités publiques, politiques, administratives ou judiciaires, juristes, services de police, acteurs économiques, organisations non gouvernementales et membres de la société civile engagés dans la lutte contre la criminalité environnementale internationale,
Préoccupés par la progression sans précédent des activités illicites qui portent gravement atteinte à l’environnement comme le trafic d’espèces protégées de faune et de flore, le trafic de déchets, la pêche et la déforestation illégales.
Conscients des profits considérables tirés de ces crimes estimés aujourd’hui entre 70 et 213 milliards de dollars par an, soit la quatrième source de revenus illégaux pour le crime organisé.
Soulignant le faible risque de poursuites et de sanctions encouru par les auteurs de crimes contre l’environnement.
Préoccupés par les liens étroits et croissants entre la criminalité environnementale et les autres formes de criminalité internationale telles que la criminalité transnationale organisée, les trafics illicites, le blanchiment d’argent ou encore la corruption.
Conscients que la criminalité environnementale met en péril non seulement la sécurité écologique, mais également la sécurité économique, la sécurité sanitaire et sociale, la sécurité climatique, et la sécurité géopolitique de régions entières.
Convaincus de la gravité de la situation et de l’urgence à agir pour lutter plus efficacement contre la criminalité environnementale, encourageons les décideurs à adopter les mesures proposées par le présent appel, structurées suivant cinq axes prioritaires qui visent à :
I- Renforcer la prévention des crimes environnementaux
II-Poursuivre les efforts de coordination internationale pour lutter contre les réseaux criminels
III. Améliorer la réparation des préjudices causés par les crimes environnementaux,
IV-Intensifier la répression des crimes environnementaux
V-Procéder au suivi des mesures de lutte contre la criminalité environnementale. »
Parmi les 15 mesures proposées, la plupart concerne les autorités politiques, judiciaires et policières. Ce qui va être intéressant est la façon dont les pays africains se saisiront de cet appel et surtout comment ils s’approprieront les différentes pistes de solutions proposées.
Il en va de même pour les ONG dont fait partie Wildlife Angel. Aurons-nous les moyens de suivre toutes ces actions, et surtout pourrons-nous jouer le rôle qui doit être le notre dans la protection de la faune sauvage ?