Au moins un braconnier a été abattu par la BDF (Botswana Defence Force) sur la zone frontalière entre le parc national de Chobe situé au Botswana et le Zimbabwe. Deux autres braconniers ont pu s’enfuir en direction de la Zambie, d’où ils venaient, mais ils ont été arrêtés par les autorités zimbawéennes.
Selon le représentant d’une ONG basée aux chutes Victoria, les deux braconniers étaient complètement déshydratés et épuisés lorsqu’ils se sont réfugiés dans un lodge, dans le but de se rendre à la police. En très mauvais état, ils ont raconté aux autorités qu’ils s’étaient perdus dans le bush, après s’être fait tirer dessus par les militaires de la BDF. Ils ont reconnu avoir saboté une pompe dans la région de Matetsi, au Zimbabwe, pour essayer de s’approvisionner en eau.
Les deux Zambiens font en fait partie d’une équipe de plusieurs braconniers, dont certains ont pu prendre la fuite pour se réfugier en Zambie après avoir été accrochés sévèrement au Botswana. Il se pourrait que plusieurs aient été blessés lors de l’affrontement. Les autorités zimbawéennes qui ont procédé à l’interpellation des deux individus ont confirmé l’arrestation mais n’ont pas donné le moindre détail.
Chaque année, des groupes de braconniers, venant de Zambie, utilisent la saison des pluies pour conduire d’intenses opérations de braconnage sur des éléphants et des rhinocéros. La demande d’ivoire et de cornes étant de plus en plus forte, les criminels n’hésitent pas à parcourir de longues distances pour se rendre dans des lieux où la « matière » abonde. Les sanctuaires animaliers tels que les parcs de Hwange, Matetsi et Zambezi au nord-ouest du Zimbabwe, Chobe au nord du Botswana et Linyanti et Babwata à l’extrême est de la Namibie sont des objectifs très intéressants pour ces braconniers.
Comme on le voit sur la carte ci-dessus, la difficulté principale de cette région est de regrouper autour de ces différents parcs nationaux pas moins de cinq pays : l’Angola, La Zambie, le Zimbabwe, le Botswana et la Namibie qui s’insinue dans cette région par la bande de Caprivi. Cette situation rend complexe la protection de ces zones car les braconniers opèrent toujours à « l’étranger » et peuvent repartir rapidement dans leur pays d’origine après l’accomplissement de leurs méfaits.
Au mois de mars 2015, trois Zambiens avaient été tués dans le parc national de Hwange par les forces anti-braconnage du Zimbabwe.
Plus récemment, en septembre, deux braconniers namibiens avaient été abattus par la BDF. Cette opération avait déclenché une vague de protestations de la part de la Namibie, le gouvernement demandant des explications détaillées à son homologue botswanais. Le président du Botswana a toujours eu un langage très clair et offensif à l’égard des braconniers. Le travail de la lutte contre le braconnage est assuré par l’armée, la Botswana Defence Force, et ils ont pour consigne qu’en cas de rencontre avec des braconniers armés, pas ceux qui mettent simplement des pièges, ils sont autorisés à tirer. Leurs méthode est très souvent critiquée par les gouvernements des pays environnants, Afrique du Sud, Zimbabwe et Namibie. Mais c’est le pays qui enregistre le moins de dégâts sur sa population animale, pourtant fort riche.
L’Angola et la Zambie se sont déjà plaints auprès des autorités du Botswana quant à leur comportement radical vis-à-vis des braconniers. Le président du Botswana n’envisage pas du tout d’infléchir sa politique sur le traitement du braconnage dans son pays. Les criminels n’ont qu’à en tenir compte s’ils ne veulent pas l’ultime rencontre de leur vie avec la BDF.